Pensées de MK N° 051 – 060

LA PENSÉE DE MK _N° 051-2025.

La géopolitique mondiale révèle une volonté de morcellement d’Etats dont l’importance de la taille du territoire et des ressources naturelles attise les convoitises des puissances hégémoniques rivales. On constate, ahuri, le silence assourdissant de l’Union africaine et de son Conseil de Paix et de Sécurité face aux menaces de fractionnement de géants territoriaux en Afrique, parfois avec la complicité de pays voisins. Que les Etats africains sachent que la plupart d’entre eux subiront le même sort s’ils ne prennent pas conscience de la situation et se dressent collectivement pour y faire barrage. On ne peut vouloir construire l’Unité de l’Afrique et se constituer en spectateurs de son émiettement. Les Africains sont capables de trouver en leur sein la sagesse nécessaire pour résoudre leurs problèmes quels qu’ils soient.

LA PENSÉE DE MK _N° 052-2025.

La proximité géographique de l’Afrique et de l’Europe nous impose un devoir de bon voisinage, à condition qu’on soit l’un et l’autre dans les mêmes dispositions d’esprit. Pour le reste chacun sort le matin et emprunte son chemin pour aller chercher quelque chose à mettre dans l’assiette de sa maisonnée quand il rentre le soir. Nul n’est obligé de ne chercher sa pitance que chez son voisin s’il n’est convaincu de la trouver là-bas. Nos pas doivent nous conduire partout où l’herbe est verte. Elle peut l’être ici, aujourd’hui, et là-bas, demain. La domination des civilisations est temporelle. Les alliances entre nations se font et se défont. Ainsi vont les sociétés humaines. Tout le monde le sait, l’Afrique n’invente rien à cet égard. Qu’on laisse donc les Etats africains tranquilles.

LA PENSÉE DE MK _N° 053-2025.

Rien n’arrête une conscience qui a brisé ses chaînes. Le réveil de notre jeunesse résonne comme les trompettes de la délivrance. Rien ne doit briser l’élan.

LA PENSÉE DE MK _N° 054-2025.

Camerounais sans concession. Camerounais toujours, pour toujours. Camerounais Ensemble, filles et fils de cette terre de promesse. Aucun laboratoire obscure de malfaisance politique ne réussira à diviser, briser, fragmenter notre peuple qui se forge dans les douleurs de son histoire aux blessures multiples. J’entends monter du Cameroun profond, une même fierté d’être le pays singulier que nous sommes ; et autour de l’arène politique je vois des charognards qui veulent déchiqueter notre nation avant de l’offrir en pâture. Aucune communauté ne sera jetée à la mer. Camerounais nous sommes, Camerounais nous le resterons, dans notre riche diversité qui se fond lentement, progressivement dans un même moule. Que ceux qui conspirent par la haine contre le Cameroun en prétendant exprimer des opinions se le tiennent pour dit : ils ne détruiront pas la force de l’amour qui pétrit cette nation.

LA PENSÉE DE MK _N° 055-2025.

Je vous parle du monde et des dangers qui guettent les peuples divisés et impréparés. Et vous ne parlez que de votre village, et dites à quel point vous détestez votre voisin. Comme si les conquêtes ou reconquêtes étrangères pourraient épargner l’un d’entre vous. Voulons-nous donner raison, même en ce XXIe siècle, aux discours qui nous ont traité « d’êtres primitifs », incapables de voir le monde au-delà du terroir, de se projeter sur le long terme, d’anticiper et d’assurer notre survie collective ? S’enraciner dans sa culture, ce n’est pas retourner à je ne sais quel âge d’or au fond de l’histoire, c’est y puiser les ressources pour construire notre identité d’aujourd’hui, ainsi que les savoirs pouvant nous aider à assurer notre survie dans un monde sans pitié. Le tribalisme est une stagnation ou une régression dans la construction d’Etats modernes et la porte d’entrée royale des dominations étrangères. Alors qu’on assiste à une recomposition du monde des Etats, les Africains doivent sortir de l’étroitesse d’esprit et de l’impasse de la pensée tribale pour se donner une chance de survie dans des Etats libres, souverains et respectés.

LA PENSÉE DE MK _N° 056-2025.

Femme et homme constituent les deux jambes de la société́ humaine. S’il y en a une qui manque, la société́ devient unijambiste ; quand il s’agit d’un être humain, on dit qu’il est estropié, mutilé, éclopé́. Tout comme celui-ci, une société́ amputée de sa jambe féminine ne peut marcher normalement, ni aller vite, ni aller bien loin. Je n’ai jamais compris les raisons de la pratique des inégalités entre l’homme et la femme, hormis les considérations physiques, et encore. Nous n’avons pas encore suffisamment réfléchi à ce sujet dans nos sociétés. En dédiant une Journée internationale à la Femme, le monde voulait nous amener à une telle réflexion, en plus de rendre hommage à ce pilier de la société́ en tant que mère, compagne, gardienne des vies, travailleuse nantie de toutes les compétences. Puisse la Femme camerounaise oublier, un moment en cette Journée qui lui est dédiée, le pagne, l’alcool et la dépravation des mœurs pour réfléchir à la place qu’elle entend occuper dans l’édification d’une nation moderne et rayonnante, où elle a les mêmes chances et les mêmes droits et devoirs que les hommes, y compris la vocation à conduire les affaires de notre pays.

LA PENSÉE DE MK _N° 057-2025.

Une personne qui exige votre respect alors qu’elle n’a aucun respect pour vous est sans aucune morale. Elle déverse sur vous ses propres défauts, afin de se constituer victime par une attitude défensive qui vous oblige à vous justifier de chacun de vos actes, et vous contraint à l’autocensure, c’est-à-dire à ne plus vous exprimer par peur de lui déplaire. En politique, il s’agit d’une technique de contrôle mental par laquelle on embarrasse l’adversaire pour le mettre au pas ou le tenir en respect. Paralysé par la mauvaise conscience que l’adversaire a réussi à introduire en vous, vous ne pouvez plus bouger, et agissez exactement comme il veut. Il peut ainsi remporter sur vous une victoire facile, sans combattre. La diffamation, la calomnie, le mensonge, et tant d’autres infractions du même genre punies par la loi ne sont pas des opinions. Une opinion est l’expression d’un point de vue raisonné sur la base des faits. Elle doit se faire dans les formes qui conviennent à une société civilisée.

LA PENSÉE DE MK _N° 058-2025.

Toute lutte qui est longue expose à des moments de doute, de découragement, parfois même à l’envie d’abandonner. Mais dans la forêt d’obstacles et d’épreuves qui se dresse sur le chemin, il ne faut jamais perdre de vue l’OBJECTIF ULTIME de la lutte. Cet objectif doit être notre boussole, notre étoile polaire dans un ciel de nuit. Si notre regard y est rivé comme notre esprit au feu d’artifice de la victoire, on trouvera la force de poursuivre la lutte, de surmonter les obstacles, et les braises du chemin seront sous nos pieds comme une énergie vitale qui vous propulse vers la victoire finale. Pensez au grand soulagement du jour de cette victoire et au champ des possibles qui s’ouvriront dès le lendemain. Cela vaut bien tous les sacrifices, car nous retrouverons en elle un sens élevé à notre passage sur la Terre des Hommes.

LA PENSÉE DE MK _N° 059-2025.

Faire le Bien par la force n’est concevable que dans la négation de l’humanité de l’autre. Celui qui agit de cette façon est dans une affirmation extrême de sa supériorité intellectuelle et morale vis-à-vis d’autrui. C’est ainsi, par exemple, que le colonialisme se légitima par un sentiment de supériorité au nom duquel il s’investit d’une « mission sacrée », qu’il voulut à la fois salvatrice, civilisatrice et salvifique. Or vouloir faire le Bien par la force, c’est vouloir faire le Bien par le Mal, ce qui est une impossibilité logique (aporie). Donc, faire le Bien par la force, dans le mépris de l’autre et de la loi, c’est faire le Mal. Il faut le reconnaître et en tirer toutes les conséquences pour rendre possible la construction de relations nouvelles.

LA PENSÉE DE MK _N° 060-2025.

Il est sans doute bon que les citoyens aient peur de la loi. Il est encore mieux qu’ils adhèrent à la loi. La peur de la loi cache le désir de s’en démarquer à la première occasion. L’adhésion à la loi traduit la conscience de son utilité indispensable au fonctionnement harmonieux de la société. C’est en respectant la loi que les gouvernants ou ceux qui sont chargés d’assurer son application enseignent au reste des citoyens la nécessité d’adhérer à la loi. C’est cette pédagogie du respect de la loi qui transforme chaque citoyen en gardien de la loi, et donc du bon ordre social. Ils allègent et facilitent, ce faisant, la tâche des agents de maintien de l’ordre.

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