Pensées de MK N° 061 – 070
LA PENSÉE DE MK _N° 061-2025.
Pour détruire une nation on l’attaque à la racine, on la dessouche, on détruit ses repères historiques et intellectuels. La négation des faits historiques incontestables, le révisionnisme des tragédies de l’histoire, l’extinction des figures emblématiques qui éclairent le chemin en sont les outils. Pour survivre à de telles attaques, la nation doit se souvenir de sa marche commune, des épreuves surmontées ensemble, des actions héroïques (militaires, sportives, intellectuelles etc.) de ses filles et de ses fils qui tissent la trame de notre fierté et de notre gloire. Et quand le vent de la discorde déclenché par les mensonges souffle fort, que la flamme de la fraternité qui vacille brille plus fort encore au fond de nos cœurs.
LA PENSÉE DE MK _N° 062-2025.
Sous la dictature, l’invocation de la loi par un citoyen conscient vise avant tout à montrer l’impossibilité du règne de la loi, et, ce faisant, à enlever à la dictature ce bouclier commode derrière lequel il se réfugie sans pour autant y croire. Il faut retirer à la dictature ce cache-sexe de la loi. Car c’est seulement à ce moment-là que les citoyens ordinaires perdent l’illusion que la loi servirait à quelque chose dans le cadre d’une dictature. Ils peuvent alors se décider à conquérir par eux-mêmes leur liberté et leur dignité au lieu d’espérer que celles-ci viennent d’un impossible respect de la légalité par un régime qui vit de l’illégalité permanente. La démonstration de l’inutilité de la loi et de l’absence de l’Etat de droit devient le moteur d’une démarche de rupture et de dé-chaînement des citoyens ainsi que de renaissance de la République.
LA PENSÉE DE MK _N° 063-2025.
Il y a ici trente millions de « génies », trente millions d’égos surdimensionnés. C’est finalement un malheur que de n’avoir qu’un peuple de savants, de « sachants » de tout sur tout. Un tel peuple a la tête pleine de délires et le corps embourbé dans les souillures de l’indignité. C’est un peuple chez qui « dire c’est faire », où le bruit tient lieu d’éloquence, où l’esbroufe tient lieu de succès, où l’horizontalité est absolue : personne ne dépasse l’autre. L’égalité citoyenne ne signifie pas égalité d’intelligence ou des connaissances. Une société de progrès et une nation forte sont celles des compétences diversifiées, fondées sur le respect de la dignité humaine, mais comportant des stratifications sociales, sous-tendues par l’horizontalité de la participation et du respect, mais gouvernées sur la base de la verticalité sans laquelle la société serait paralysée par l’inertie et la nation dépourvue de direction. L’humilité n’a jamais été un obstacle à l’élévation, elle est la marque des plus grands. Notre valeur intrinsèque tient à notre excellence dans notre métier quel qu’il soit, et non pas à un parchemin ou à la revendication tapageuse d’un monopole du savoir.
LA PENSÉE DE MK _N° 064-2025.
Quand une société a été transformée en une usine à gaz, malheur à celui qui craque une allumette. Une telle usine n’est un terrain de jeu ni pour les plaisantins, ni pour les inconscients, ni pour les matamores. Chacun doit avoir conscience que si une allumette est craquée dans une telle usine, nul n’en sortira indemne. La limite principale à l’usage immodéré de la force, c’est la conscience de la certitude qu’il détruira inévitablement également celui qui y fait recours.
LA PENSÉE DE MK _N° 065-2025.
Il ne sert à rien de chercher à convaincre des esprits corrompus par la jalousie ou la haine gratuite. Ils savent tout mais ne font rien. Si vous restez dans votre coin, ils fustigent votre silence. Si vous essayez d’agir, ils prédisent votre échec et font de leur mieux pour que cela advienne, afin de leur donner raison. Car quoi qu’il se passe ils ont toujours raison. Quand la loi parle pour vous, ils se réfugient dans l’opinion et n’hésitent pas à appeler au secours l’illégalité et même la violence d’Etat. Alors ne vous laissez pas distraire. Battez-vous de toutes vos forces, celles de vos convictions, avec pour seul guide la justesse de la cause et votre conscience droite.
LA PENSÉE DE MK _N° 066-2025.
Refusez de rendre justice aux citoyens, ils chercheront justice partout où ils croiront pouvoir la trouver; au besoin ils se rendront justice eux-mêmes. Tordez la loi pour écraser les citoyens, vous sonnez les trompettes de la révolte. C’est une vérité éternelle qu’à l’instar d’un être humain, tout corps social, même le plus apathique a une réaction, fût-elle de désespoir, lorsqu’elle est poussée à bout.
LA PENSÉE DE MK _N° 067-2025.
Le sort de la femme n’est pas de pleurer, de souffrir, d’agoniser sous les coups d’un homme ; et sa vie ne vaut pas cinquante-deux mille (52.000) francs CFA. Comme toute vie humaine, la sienne n’a pas de prix. Tout féminicide est un humanicide. Nous devons assurer collectivement la sécurité de la femme et de l’enfant, ériger autour d’eux un mur de protection juridique, éthique et sociale, afin de préserver la beauté de la vie en société dont la femme est la lumière, et d’assurer l’avenir de l’humanité dont l’enfant est le bourgeon. C’est notre devoir en tant qu’être humain et notre engagement en tant qu’acteur politique.
LA PENSÉE DE MK _N° 068-2025.
Un des signes manifestes des souffrances causées par le traumatisme de la domination raciale est le désir de validation. Le dominant veut valider lui-même l’ampleur de la tragédie qu’il a causée, sinon elle n’existe pas à ses yeux. Le dominé attend et espère cette validation de sa tragédie comme une satisfaction et un moyen de guérison. On est dans une situation où le criminel doit décider si, d’après lui, il a commis un crime ou non ; où c’est à lui de dire les morts et les douleurs de la victime et de trouver le linceul des mots pour les recouvrir, c’est-à-dire la qualification juridique de ses actes. A la vérité cette démarche de validation vole la douleur des survivants et rend impossible la guérison. C’est à la victime d’écrire l’histoire de sa tragédie, de trouver les chemins de sa guérison.
LA PENSÉE DE MK _N° 069-2025.
L’arrogance est la mère des défauts chez l’être humain. Elle n’écoute que sa propre suffisance, prend la miséricorde pour de la faiblesse. C’est un cheval fou qui s’élance vers le vide et piétine tous ceux qui essaient de le dévier du chemin du désastre. On ne peut que le regarder courir à sa propre perte.
LA PENSÉE DE MK _N° 070-2025.
Entre nos mains se trouvent les clés de notre avenir individuel et collectif, les clés de la victoire tant espérée du changement par l’alternance démocratique. Une seule chose peut faire perdre le peuple du changement : la peur. Mais peur de quoi ? Et jusqu’à quand ? Le terrorisme d’Etat qui déploie les engins de répression payés avec nos impôts pour briser la volonté des citoyens pacifiques n’est pas moins horrible et détestable que le terrorisme de Boko Haram qui fauche les vies de nos compatriotes. Nous avons une seule vie et par la peur on nous empêche de la vivre en plénitude. La peur n’a jamais sauvé personne, elle nous réduit à la servitude avant de nous achever définitivement. Tue la peur en toi avant qu’elle ne te livre.